Procès de Laurent Gbagbo : Mediapart dénonce un “montage” organisé par la France

Habitué aux révélations choc, le site d’investigation français, vient de jeter un gros pavé dans la mare déjà pleine de la polémique sur le procès Gbagbo. Un document confidentiel du ministère français des Affaires étrangères à l’appui, Mediapart révèle que la CPI a délibérément de maintenir en détention l’ancien président ivoirien, sans mandat d’arrêt ni saisine. Détails d’une révélation qui démolit la crédibilité et l’impartialité des membres de la CPI.

Mediapart n’a pas laissé d’équivoque dans son titre. Son enquête sous-titrée « les preuves d’un montage », désigne par là un « document confidentiel de la diplomatie française ». Selon ce dernier, un haut responsable français fait savoir par courriel que Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI (2003-2012) à l’époque, souhaite que les forces loyales à Alassane Ouattara qui détenaient Laurent Gbagbo, le maintiennent en détention et d’attendre qu’un Etat de la région renvoie l’affaire devant la CPI. Seul problème, le procureur ne détient aucun mandat d’arrêt et n’a pas été saisi.

« Monsieur Afrique » à la manœuvre pour le montage

A la manœuvre pour ce « montage », un obscur courriel envoyé à des personnes dont les patronymes ont été gommés à la publication de l’enquête, le 11 avril 2011, le jour même de la capture de Laurent Gbagbo et de son épouse Simone par des milices pro-Ouattara qui se sont emparées de la résidence présidentielle avec l’aide des blindés français.

L’expéditeur de ce mail n’est autre que l’écrivain Stéphane Gompertz. Aujourd’hui à la retraite, le sexagénaire a été le « Monsieur Afrique » du ministère des Affaires étrangères entre 2010 et 2012, après avoir été ambassadeur de France en Ethiopie. « Si nous sommes interrogés sur les poursuites, je pense que nous devrons avant tout renvoyer aux autorités légitimes de Côte d’Ivoire », pianote le diplomate-écrivain sur son clavier.

Cette révélation explosive intervient en plein procès Gbagbo qui s’éternise depuis janvier 2011. Elle risque d’éclipser le témoignage à charge de Philipe Mangou, ancien chef d’état-major qui a décidé d’enfoncer l’ancien président ivoirien. Au-delà, ce sont la crédibilité et l’impartialité même de la CPI qui sont remises en cause.

Les révélations du « montage », de l’eau au moulin des avocats de Gbagbo

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’institution judiciaire basée à la Haye, qui n’est plus en odeur de sainteté sur le Continent, a joué le dangereux jeu de déclencher un incendie et venir l’éteindre avec des litres d’essence. La révélation de Mediapart prouverait, si besoin en était encore, des pratiques extrajudiciaires d’une cour susceptible de répondre aux ordres et à être perméable à l’influence d’Etats, capables d’instrumentaliser son pouvoir extraterritorial pour servir non pas la justice mais des intérêts.

Pour aller plus loin, l’on est en droit de s’interroger, si la nouvelle procureur, Fatou Bensouda, ne parachèverait pas ce « montage » par un acharnement à ne pas libérer, même provisoirement Laurent Gbagbo que l’on dit pourtant atteint d’arthrose, de tension artérielle et de rhumatisme.

A contre-courant, son institution a systématiquement refusé 13 demandes de liberté provisoire à l’ancien président au point que la Cour d’appel de la CPI l’a enjoint de revoir sa copie.

Pour l’heure difficile de dire si les révélations de Mediapart peuvent constituer une bouée de sauvetage pour faire sortir Laurent Gbagbo du pénitencier de Haaglanden, dans le quartier de Scheveningen, sur les rives de la mer du Nord aux Pays-Bas. Mais, elles apportent de l’eau au moulin des avocats de l’ancien président et interrogent sur le bien-fondé des poursuites à l’encontre de leur client.

Après les révélations sur les turpitudes notamment les accointances d’Ocampo avec Hassan Tatanaki, obscur personnage dans la crise libyenne, et ses comptes offshores, la CPI se retrouve dans l’œil du cyclone. Un argument de plus pour conforter la fronde africaine ?

 

Par Ibrahima Bayo Jr.

Publié sur le site La Tribune Afrique : http://afrique.latribune.fr/politique/2017-10-05/cote-d-ivoire-la-detention-de-laurent-gbagbo-un-montage-selon-mediapart-753075.html

Lien vers l’article original de Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/international/051017/proces-gbagbo-les-preuves-d-un-montage?onglet=full

Central African Republic at a critical juncture in peace process: Report

The Central African Republic is at risk of descending into “anarchy”, similar to what took place in 2013-2014 if mistakes of the past are not acknowledged, according to a new report by the International Crisis Group. “Avoiding the worst in the Central African Republic” outlines dealing with multiple peace talks, but also recognizing that solutions affecting even the smallest communities in the country could be key to sustainable peace.

By Laura Angela Bagnetto


“It’s particularly critical because what’s at stake for both [CAR President Faustin-Archange] Touadera and the country is to break the patterns of the past, to try, even in the midst of this crisis, to come up with ways of doing things differently,” Richard Moncrieff, the Central Africa project director of ICG, tells RFI.

“There needs to be an acknowledgement of the mistakes Read more

Source: Radio France Internationale (RFI)

This article was originally published @: http://en.rfi.fr/africa/20170929-central-african-republic-critical-juncture-peace-process-report?ref=tw