Delving into the neglected colonial archives in Pointe-Noire [Congo-Brazzaville]

Préfecture de Pointe-Noire, 26 mai-2 juin 2017, Endangered Archives (British Library)

In May 2017, an international group of five scholars from Belgium, France, Germany, Portugal and the UK, led by Dr Alexander Keese of Geneva University, went to Pointe-Noire [Congo-Brazzaville] to investigate why the colonial archives for the French Moyen-Congo had never been exploited by scholars. We had been told they existed and Dr Keese had applied for funding from the British Library, under its Endangered Archives scheme, to enable us to investigate why this was. In this blog piece, Thaïs Gendry gives her perspective on our mission.


J’ai une affection nouvelle pour les premiers archivistes. Les archivistes des institutions établies connaissent et aiment leurs collections, apprennent à en comprendre la logique et les recoins. Mais il y a les premiers archivistes, ceux du temps des premiers inventaires. Chaque fonds d’archive, chaque série, a eu son premier archiviste.

Nous étions une équipe constituée de deux archivistes congolaises, de deux directeurs d’archives congolais, et de 5 chercheurs européens. La première partie de la mission pour laquelle nous sommes réunis ressemble certainement à celle des premiers archivistes : rester dubitatif devant une masse de documents, sonder çà et là pour voir de quoi il en retourne, sourire quand un document passionnant atterrit par chance sous nos yeux. Mais il faut calmer sa soif de lecture – nous ne sommes pas là en historiens mais en archivistes – et évaluer les besoins de classement et de conservation, établir un plan d’action. Nous nous sommes penchés sur les archives de la période coloniale de Pointe Noire, plus grande ville économique de l’actuel Congo. Déjà ville d’importance pendant la colonisation française par son port et son chemin de fer, une importante partie de ses archives ont été négligées, voire oubliées, par les pouvoirs centraux et régionaux.

Découvrir des archives oubliées. Comme chercheuse je suis habituée à pester contre les décisions des archivistes, pourquoi avoir cassé une série ministérielle pour en faire une série géographique ? Pourquoi séparer les archives de police et de justice qui vont pourtant ensemble. J’ai toujours eu affaire à des archives déjà classées pour mes recherches et je ne comprenais pas la radicalité des décisions que les archivistes sont obligés de prendre pour permettre l’exploration de cette masse vivante qu’est un fonds d’archive.

La première décision que nous avons prise a été de n’accorder notre attention qu’aux archives coloniales. Pourtant les archives des années qui suivent l’indépendance sont dans les mêmes piles. Il n’y a pas de distinction entre colonial et postcolonial dans la pièce qui abrite depuis des années les archives de Pointe Noire et de sa région. C’est nous qui avons fait cette distinction, en premier lieu, parce que le financement nous a été attribué pour travailler sur des documents coloniaux. En deuxième lieu, parce qu’il faut bien mettre des bornes chronologiques, parce que ça diminue par deux le nombre de documents pour lesquels il faut se poser des questions, trouver une cohérence, un titre et mettre en boite.

En une semaine nous avons classé et répertorié des documents en une centaine de cartons d’archives qui trônent désormais dans le bureau de Monsieur Paul, gardien des archives de la Préfecture de Pointe-Noire. Ces archives contiennent des choses importantes, j’espère que notre équipe a réussi à en mettre quelques-unes en valeur.

Lancement de l’Observatoire de la Francophonie économique

L’Université de Montréal et ses partenaires dont l’Agence universitaire de la Francophonie ont procédé au lancement de l’Observatoire de la Francophonie économique à l’occasion de la 23e Conférence de Montréal.

Mieux connaître l’espace économique francophone. Voilà la raison d’être du nouvel Observatoire de la Francophonie économique, lancé au cours d’une table ronde organisée ce matin à l’occasion de la 23e Conférence de Montréal en présence notamment du sous-ministre adjoint au commerce extérieur et Export Québec du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Jean Séguin; de l’administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Adama Ouane; du recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), Jean-Paul de Gaudemar; de la chancelière de l’Université de Montréal, Louise Roy; et du recteur de l’Université de Montréal (UdeM), Guy Breton.

Ce nouvel observatoire, créé par l’Université de Montréal en partenariat avec le gouvernement du Québec, l’AUF et l’OIF, sera dirigé par Marcel Boyer, professeur émérite du Département de sciences économiques de l’UdeM.

Le projet a été mené par le Vice-rectorat aux affaires internationales et à la Francophonie de l’Université. «Ce projet témoigne d’une vision ambitieuse de la Francophonie et permet à l’Université de Montréal d’affirmer son appartenance au monde francophone», a mentionné Monique Cormier, vice-rectrice associée à la langue française et à la Francophonie, et instigatrice du projet.

«L’Observatoire de la Francophonie économique est un organisme axé sur la recherche liée à des enjeux cruciaux pour la Francophonie économique, en particulier l’Afrique», a expliqué M. Boyer. Grâce à la collecte et l’analyse des données relatives à la situation de l’espace économique francophone, le nouvel observatoire souhaite alimenter les réflexions économiques au cœur des préoccupations des acteurs de la Francophonie tout en constituant un réseau international d’économistes francophones. Des chercheurs postdoctorants et doctorants, issus des meilleurs départements de sciences économiques du continent africain, seront également accueillis en stage.

Cap sur l’Afrique francophone !
C’est en effet en Afrique francophone que les premières activités de l’Observatoire se dérouleront. Le développement de l’espace économique de cette partie du monde était d’ailleurs au cœur des discussions de la table ronde de ce matin. De jeunes économistes et entrepreneures, membres du Comité consultatif de l’Observatoire, ont ainsi abordé des thématiques de recherche cruciales à leurs yeux, comme les infrastructures et l’électrification, le renforcement de l’entrepreneuriat chez les jeunes et les femmes dans les pays de l’Afrique francophone ou bien encore les échanges au sein des grands groupes industriels.

À l’issue de la rencontre, des ententes pluriannuelles de partenariat ont été signées entre l’Université de Montréal, l’AUF et l’OIF. Rappelons qu’une entente avait été préalablement conclue avec le gouvernement du Québec.

« Transcender les frontières »
Après avoir indiqué que l’UdeM était fière de la création de l’Observatoire de la Francophonie économique, Guy Breton a souligné la «belle mission, le beau défi» confié à Marcel Boyer et son équipe.

M. Breton a également déclaré que la création de cet observatoire «s’harmonise parfaitement avec les objectifs de l’Université de Montréal, au moment où elle se transforme pour devenir une université plus collaborative, qui multiplie les partenariats dans sa communauté et partout dans le monde», se référant alors au nouveau plan d’action élaboré par l’Université dans le cadre de son projet de transformation institutionnelle.

Jean-Paul de Gaudemar (AUF) et Guy Breton (UdeM). Crédit-photo: Amélie Philibert