The disidentification of Mahamat Saleh Haroun

In 1999, Mahamat Saleh Haroun’s Bye Bye Africa debuted as the first feature film from the country of Chad. The film is to an extent autobiographical, enlisting techniques of both fiction and nonfiction filmmaking to tell the story of an exiled filmmaker returning to Chad to make a movie, identical in many ways to Haroun’s own journey. The film was a runner-up for Best First Film at the Venice Film Festival and launched Haroun onto a string of feature-length dramas set in Chad: AbounaDarattA Screaming Man, and Grisgris.

Despite its richness in philosophy, buttressed by Haroun’s careful dialogue as well as his deliberate alternation between Arabic and French, the film has been remembered as simply Chad’s first feature film, the one that helped launched Haroun’s career. Yet if one digs deeper than the surface-level film reviews, they may expose Haroun’s very personal statements of cultural disidentification throughout Bye Bye Africa as he navigates his own complicated relationship to Chad since his exile in France.

Autobiography and disidentification in Bye Bye Africa‘s narrative

“Once I get a flight, I’ll be on my way,” 37-year-old Haroun says in a Chadian dialect of Arabic, sitting up in bed in the middle of the night in France. So begins Bye Bye Africa, in which Haroun is both directing and starring as a lightly fictionalized version of himself. His character has just learned of the death of his mother in his birth country, which he left to study filmmaking in France. Here is our first indicator of Haroun’s complicated self-identification: a switch from Chad’s trade language, Arabic, to Chad’s colonial language, French, for an off-screen narration: “She died yesterday over there. So far away. And now suddenly, I feel lonely.”

This return to family and birthland is a catalyst for the film’s narrative crux: Haroun wants to make a movie. The evening of his arrival, Haroun sits with his father and the two watch 8mm film from his mother’s youth. His father comments in Arabic, “I remember this! This was at your sister’s engagement ceremony. I remember every moment. […] Your mother was such a beautiful woman!” Haroun’s nephew Ali, a peppy ten-year-old, leans into the light cast by the projector, his silhouette blown up on the screen in front of them. “When I grow up, I want to make films too.”

By Bentley Brown

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La vie rêvée des « repats » guinéens

Avec la croissance, l’Afrique assiste à un « retour des cerveaux ». Dans un État comme la Guinée, qui compte près de cinq millions de résidents à l’étranger et où 64 % de la population a moins de 25 ans, ce phénomène alimente un espoir de redressement économique. Mais il suscite aussi des déceptions, car il met en lumière les faiblesses structurelles de l’État.

Malgré le ramadan et la chaleur suffocante de ce mois de mai, la salle de conférences de l’université privée Nongo de Conakry frise la saturation. Plus de trois cents étudiants se pressent pour assister à un séminaire consacré au « défi du marché de l’emploi et de l’employabilité des jeunes ». Vêtues de tissu wax, très répandu sur le continent, les cinq conférencières incarnent jusqu’au cliché la femme d’affaires entreprenante : jeunes, énergiques et souriantes, ne lésinant pas sur les anglicismes. Affichant une belle unanimité, elles affirment avec conviction que, pour bien « se positionner »professionnellement, il faut partir étudier à l’étranger. Après avoir conseillé la lecture de divers ouvrages de développement personnel, dont le succès international de Napoleon Hill Réfléchissez et devenez riche, l’une d’elles conclut : « N’oubliez pas que votre réussite ne dépend que de votre volonté personnelle. » Des applaudissements mitigés accueillent ces propos. Un étudiant hasarde une question : « Pourquoi ne parlez-vous que de ceux qui ont étudié à l’étranger ? N’y a-t-il pas de place dans le monde du travail pour les Guinéens qui étudient ici ? » La salle exulte.

Les intervenantes — l’absence d’hommes relève du hasard, nous dit-on — partagent la même expérience : elles ont bénéficié d’une bourse Fulbright. subventionnée par le gouvernement américain en partenariat avec cent soixante États, dont la Guinée. Parce qu’elles ont choisi de rentrer au pays, elles appartiennent à ceux qu’on appelle les « repats » : ce néologisme, construit sur le modèle d’« expat » (expatrié), désigne ceux qui reviennent vivre en Afrique après avoir travaillé ou étudié à l’étranger. Décrocher une bourse Fulbright est hors de portée de la majorité des Guinéens : pour présenter sa candidature, il faut justifier de quatre années d’études, de deux ans d’expérience professionnelle, ainsi que de la maîtrise de l’anglais. Seule une situation sociale privilégiée permet de réunir de tels atouts.

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