Epilogue en catimini pour l’affaire Tomi

L’homme d’affaires corse Michel Tomi a été condamné à un an de prison avec sursis lors d’une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité.

Après l’assassinat, en décembre 2017 à l’aéroport de Bastia, de deux figures du banditisme corse proche de l’homme d’affaires Michel Tomi, les auteurs présumés du double meurtre s’inquiétaient d’une chose : la réaction de Michel Tomi. « Tomi va payer 2 milliards pour nos têtes, frère ! », disait l’un d’eux sur des échanges téléphoniques récupérés par les policiers, soulignant en quelques mots l’importance de cet homme dans l’imaginaire insulaire.

Un an après, cette richissime figure de la Françafrique, dont même les avocats prononcent le nom tout bas, a fait, vendredi 21 décembre, une apparition discrète au tribunal de grande instance de Paris pour mettre un point final à une enquête judiciaire qui a cherché en vain à le mettre en cause pour ses activités en Afrique de l’Ouest, où il a fait fortune dans les jeux et l’immobilier.

Tout de noir vêtu, assis dans un fauteuil roulant à cause d’une sclérose en plaques, Michel Tomi, 71 ans, plaisante dans les couloirs du tribunal. Autour de lui, ses conseils rigolent à chacune des anecdotes de leur généreux client. Ses gardes du corps scrutent attentivement les allées et venues. La comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité qui l’attend est une formalité. Mieux, c’est plus que ce qu’ils pouvaient tous espérer après cinq années d’instruction menée par le juge financier Serge Tournaire.

L’enquête, baptisée « Soprano » par la police – du nom de cette série américaine narrant la vie d’un chef mafieux du New Jersey –, qui devait faire tomber le « parrain des parrains » corses, n’a pas tenu ses promesses. Si elle a mis au jour l’étendue de son empire économique en Afrique et sa proximité avec plusieurs chefs d’Etat qu’il n’a jamais hésité à faire profiter de ses largesses, les infractions pénales qui lui étaient reprochées ont été réduites à la portion congrue. « Je pense que si certains organes de presse ne m’avaient pas fait une certaine réputation, je ne serais pas là aujourd’hui », avait indiqué M. Tomi au cours de l’instruction.

Au cours d’une audience minimale qui aura duré une quinzaine de minutes, Michel Tomi, demeurant à Libreville au Gabon, a reconnu avoir perçu une commission de 1,6 million d’euros pour avoir joué l’intermédiaire sur un contrat d’achat de vedettes par l’Etat gabonais à une société française.

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A fight inside Gabon’s kleptocratic dynasty exposes the complicity of French business

One of Africa’s wealthiest ruling dynasties is tearing itself apart over the fortune left by the late dictator Omar Bongo of Gabon.

But as the first family takes its inheritance battle public, and instability reigns at the summit of power, the epic scale of the Bongo clan’s institutionalized pillaging of public resources in the former French colony is being revealed in grotesque detail.

At the same time, the shady system of informal political and commercial networks of patronage, graft and corruption privileging French multi-national companies and politicians, a system known as Françafrique has been exposed.

The revelations are an indictment of a corrupt regime that reflects shamefully on both the former colonial master France, and the unabashedly high-living governing family that has treated the national treasury like its own private bank account.

Omar Bongo ruled the central African nation, now the continent’s fourth-largest oil producer, for 41 years until his death in 2009.

He fathered 53 children, but designated two leading heirs – his ‘treasured daughter’ and former top aide, notorious private jet frequent flier Pascaline Bongo, and son and current President, the luxury-car loving Ali Bongo.

The quarrel among the heirs is in a country riven by extreme wealth disparities, with one third of the population of 1.6 million living below the poverty line.

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Originally published on QUARTZ