New dictionary provides nuanced insights into the language of African politics

Every country has its own political language. These terms and phrases that have developed over time give distinctive meanings that may not be fully understood by outsiders. Unless we learn them, we may miss critical information about how politics really works.

Our new dictionary of African politics reveals the witty and insightful political terminology that people in different African countries use to speak truth to power and discuss everyday developments. It shows the importance of language for understanding politics and the varied experience of different nations.

The dictionary serves three key purposes. First, it provides clear and concise overviews of hundreds of key personalities, events and institutions from the colonial period to the present day. These range from Sudanese President Omar al-Bashir to former South African leader Jacob Zuma, through the late Kenyan environmentalist and Nobel Laureate Wangari Mathaai, and Aja Fatoumata Jallow-Tambajang, a leading gender activist and the vice president of Gambia.

Second, it explains a rich set of theoretical terms that emerged out of the research on Africa over the last 70 years. These include neo-patrimonialism and extraversion, which have become important for global debates about power and the way it’s exercised.

Third – and much more significantly – it allows for a better understanding of the contributions that the continent has made to the practice and understanding of everyday politics. It also makes it possible to share the perceptive and shrewd ways that people speak truth to power in various countries: this is the real reason that the world needs a new dictionary of African politics.

Crowd-sourcing

To access this wealth of “kona” knowledge (street corner wisdom in Kiswahili), we crowd sourced suggestions for the most relevant and insightful terms using social media. The hundreds of responses we received mean that the dictionary is packed full of fascinating terms from across the continent. These come from a variety of languages including Kiswahili, Chibemba, Kikuyu, Wolof, isiZulu and isiXhosa. There are also Africanised versions of English, French and Portuguese words.

An illustrative example is the wealth of English vocabulary that has emerged from the interaction between local political norms and democratic institutions. This includes the Kenyan model of “negotiated democracy” – the sharing of political positions between different communities in advance of an election to avoid conflict.

Another is the Nigerian practice of “zoning”, which was set up to try and ensure that the presidency of Africa’s most populous country alternates between northerners and southerners. That way, no community is permanently excluded from power.

Clothing-related expressions have also emerged in countries like Kenya and Ghana to show voting behaviours. “Three-piece suit voting” refers to supporting the same party for all elected positions. On the contrary, “skirt-and-blouse voting” means to vote for different parties for presidential and legislative elections.

A series of evocative expressions describe a politician’s move from one party to another – usually from the opposition to the governing party following an inducement. Terms such as floor-crossing or cross-carpeting are inspired by the parliament’s settings, or nomadic traditions – examples are transhumance and “nomadisme politique”.

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Algérie 2019 : une crise majeure

Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a rendu publique sa « démission » le 2 avril 2019, en réponse à une sommation du chef de l’armée lui enjoignant de mettre en œuvre immédiatement les dispositions de l’article 102 de la Constitution qui prévoit « l’empêchement » pour raison de santé. Quelques semaines plus tôt, M. Bouteflika était pourtant candidat à un cinquième mandat. Cette perspective a cependant provoqué une crise politique majeure dont les racines sont anciennes. Comment penser les facteurs structurels et les évènements conjoncturels ? Nadji Safir apporte ici de précieuses clés de lecture. Il présente successivement les faits les plus récents, le contexte d’un modèle bi-rentier (politique et énergétique) entré en crise et le rôle de la jeunesse.

LES grandes manifestations populaires dirigées contre le projet d’un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika – de fait, inscrit dans une logique de présidence à vie – qui se déroulent en Algérie depuis la mi-février 2019 constituent un tournant de toute première importance dans la vie politique du pays. En effet, c’est bien la première fois, depuis l’Indépendance nationale en 1962, que de tels rassemblements, regroupant au niveau national des millions de personnes, ont lieu dans tout le pays et ce, de manière pacifique. De fait, il s’agit d’un phénomène tout à fait nouveau consacrant l’irruption des citoyens qui comptent bien faire entendre leur voix et participer aux prises de décisions qui engagent leur avenir en occupant un espace public jusqu’alors particulièrement atone, car essentiellement dominé par des acteurs institutionnels très conventionnels et inscrits dans une problématique définie par un régime autoritaire. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

A priori, le refus d’un projet de cinquième mandat présidentiel tout à fait irréaliste

A priori, la protestation populaire s’est organisée contre le projet d’un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika puisque celui-ci, dans une lettre à la Nation, diffusée le 10 février 2019, a officiellement annoncé sa candidature à la Présidence de la République ; étant entendu que le scrutin présidentiel devait être organisé le 18 avril 2019. Or, depuis l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime en avril 2013, son état de santé, gravement détérioré, ne lui permet plus d’exercer ses fonctions. D’ailleurs, il ne s’exprimait plus en public. Ses très rares apparitions ne font que confirmer son incapacité manifeste à assumer une charge publique aussi lourde que celle de Président de la République. Pour rappel, il convient de retenir qu’élu pour un premier mandat de cinq ans en avril 1999, il est réélu en 2004 puis – après une modification de la Constitution intervenue en 2008, faisant « sauter » le verrou limitant à deux le nombre de mandats pouvant être exercés par un Président de la République – en 2009 et 2014. 

Le quatrième mandat, intervenant après ses graves problèmes de santé et ayant été notablement caractérisé par une « campagne électorale » tout à fait exceptionnelle dont le « candidat favori » avait été totalement absent. Voici pourquoi le projet d’un cinquième mandat présidentiel 2014-2019 est immédiatement apparu aux yeux d’une très grande majorité de citoyens comme irréaliste, arrogant et donc, en tant que tel, totalement inacceptable. Et c’est ainsi que nous sommes en présence d’un très large consensus national autour d’un mot d’ordre simple, clair et net – « Non à un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika ». Le rejet de ce projet de cinquième mandat, déjà diffus depuis quelques mois, a donc fonctionné à partir de la mi-février 2019 comme un élément déclencheur d’un mouvement social dont les diverses formes de manifestation sont pratiquement devenues quotidiennes, avec systématiquement en point d’orgue celle, fortement symbolique, du vendredi.

Algérie, contestationSource : Wikipedia

Puis, émerge progressivement un rejet de plus en plus radical du système politique en place

Au départ, strictement limité au rejet du projet de cinquième mandat présidentiel, le large mouvement social initié évolue progressivement et se transforme en une revendication profondément politique et beaucoup plus radicale. En effet, face aux différentes réactions successives du pouvoir politique, systématiquement caractérisables comme relevant d’une analyse en termes de « trop peu, trop tard », en raison de leur préoccupation permanente de sauver, autant que faire se peut, les fondements du régime politique en place, le plafond des revendications du mouvement social ne cesse d’évoluer vers plus d’exigences. Pour finalement se transformer en une ferme revendication de départ définitif de tous les membres de l’élite politique au pouvoir depuis 1962 qui est systématiquement scandée en une formule lapidaire, exprimée en langue arabe populaire algérienne : « Tous doivent partir ». Tel que formulé, ce slogan d’inspiration « dégagiste [1] » signifie clairement que pour les acteurs les plus dynamiques du mouvement social engagé, il n’y aura de solution à la crise qu’en dehors des schémas institutionnels jusqu’alors prévalant dans le pays. Et qui, tous, à commencer par la Constitution, d’une manière ou d’une autre, supposent nécessairement la participation d’acteurs politiques ayant déjà fonctionné dans le cadre du régime politique existant. 

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Sent by Edouard Bustin