Le “dégagisme” s’empare de la Tunisie

Selon les résultats partiels portant sur la moitié des bulletins, le magnat des médias Nabil Karoui et le très rigide professeur de droit Kais Saied seront les deux candidats pour le second tour des élections présidentielles.

Nabil Karoui, surnommé le “Berlusconi tunisien”, est en prison depuis le 23 août pour blanchiment d’argent. Kais Saied a fait campagne sans parti politique derrière lui. Malgré leurs CVs atypiques, ils ont balayé le Premier ministre sortant, Youssef Chahed; l’ancien ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, soutenu par Nidaa Tounes, le parti du président défunt Béji Caïd Essebsi décédé le 25 juillet et Abdelfattah Mourou, le représentant du parti islamiste Ennahdha, première formation à l’assemblée législative. Un véritable séisme que la très forte abstention (55%) explique en partie.Les électeurs ont infligé un camouflet à la classe politique au pouvoir.Partager surTwitter

Dans les régions intérieures, délaissées historiquement par le pouvoir central, comme dans les villes développées de la côte, les électeurs ont infligé un camouflet à la classe politique au pouvoir jugée responsable de la crise économique et sociale (15,3% de chômage). “Kais Saied n’est pas un vrai politicien. Lui, je suis sûr qu’il est honnête”, détaille une jeune employée dans les assurances à Tunis.

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Sent by Edouard Bustin

En Tunisie, une « insurrection électorale » contre les partis du « système »

Kaïs Saïed et Nabil Karoui, deux candidats « outsiders », arrivent en tête du premier tour du scrutin présidentiel, selon des estimations provisoires.

Une « insurrection électorale » en Tunisie ? Les électeurs tunisiens ont placé en tête du premier tour du scrutin présidentiel, dimanche 15 septembre, deux candidats « outsiders » défiant la classe politique établie, selon deux sondages de sortie des urnes. Le juriste expert en droit constitutionnel Kaïs Saïed, au discours hyperconservateur, arrive en tête avec environ 19 % des suffrages exprimés. Il devance le magnat de la télévision Nabil Karoui qui, malgré son incarcération depuis le 23 août pour « évasion fiscale », est crédité d’environ 15 %, indiquaient dimanche soir les instituts Sigma Conseil et Emrhod. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), qui fait office de commission électorale, devait confirmer ces résultats dans les quarante-huit heures pour qu’ils prennent une valeur officielle.

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