Preventing extremism in West and Central Africa Lessons from Burkina Faso, Cameroon, Chad, Mali, Niger and Nigeria

Efforts aimed at preventing and countering violent extremism (P/CVE) have emerged onto the global stage with unprecedented speed and attracted substantial financial investment. This is unsurprising – the idea that action can be taken to eliminate the potential for devastating violence before it is perpetrated brings great hope and inspiration. While efforts to contain terrorist violence continue on other fronts – military, security, and criminal justice – P/CVE offers the potential to address factors directly associated with extremism and to energise action to address structural and development problems that contribute to the grievances associated with extremist actions. The past few years have witnessed the rapid expansion of P/CVE initiatives. This has been enabled by significant financial investments from international donors combined with actions by local individuals and organisations to address the problems that affect them. High expectations have been created for P/CVE, notwithstanding its obvious complexities and on-going debates about the meaning of the concept, its range and scope, and its expected outcomes. Global, regional and national policies offer substantive guidance on the content and actions that could be taken. However, a great deal depends on the translation of the theories and ideas associated with P/CVE into practical efforts, and how these actions are designed to achieve their intended results. This practical question was the focus of this study, which reviewed selected P/CVE projects in six countries in West and Central Africa. The study is designed to present an understanding of how programme designers and implementers are giving meaning to the concept of preventing violent extremism (PVE), as described in the policies discussed below. It is intended to contribute to the growing body of information about P/CVE, and promote an effective evidence-based approach to addressing terrorism. Importantly, the study seeks to understand how programme activities have been designed to achieve results that relate to the prevention, or even reduction, of violent extremism, as described in PVE policy. Many of the projects covered by the study are still active, and thus this report can offer only a snapshot of their current state. It is not within the scope of the report to analyse the results of the projects. Similarly, no commentary is offered on the projects’ impact on specific dynamics relating to violent extremism. Rather, the report offers observations on the design, implementation and evaluation of interventions, and recommendations for promoting more evidence-based P/CVE policies and practices. It focuses on broad trends rather than the experiences of specific organisations or projects. The report focuses on six countries in West Africa and the Sahel: Burkina Faso, Cameroon, Chad, Mali, Niger and Nigeria. A similar study is being conducted in four countries in East Africa and the Horn of Africa: Kenya, Somalia, Tanzania, and Uganda. Those findings will be reported separately. The acronym P/CVE is used throughout this report to refer to interventions that might have features of both preventing and countering violent extremism (PVE and CVE).

Read more on ISS

ENLEVEMENT DE TOURISTES FRANÇAIS AU BENIN : Le ver est-il dans le fruit ?

En milieu de semaine dernière, on signalait la disparition de deux touristes français et de leur guide local dans le parc de la Pendjari au Bénin, qui est l’un des trois parcs de l’ensemble WAP (W, Arly, Pendjari) et qui s’étend respectivement sur le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. Trois jours plus tard, soit le 4 mai dernier, le corps sans vie du guide béninois était retrouvé sans que l’on ne sache où sont passés les touristes ; ce qui laisse penser à un enlèvement. Ce, après que leur véhicule a été retrouvé sans les occupants, quelques heures plus tôt. Alors, acte de grand banditisme ou action terroriste ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. D’autant qu’à l’étape actuelle des investigations, et au moment où nous tracions ces lignes, l’acte n’était pas encore revendiqué.

Cette disparition de touristes étrangers sonne comme une alerte pour le pays de Patrice Talon

Toutefois, vu le modus operandi des ravisseurs, l’on est porté à privilégier la piste des « terroristes ». Et leur silence pourrait s’expliquer par la volonté de « sécuriser » dans un premier temps, les otages avant de donner éventuellement de la voix. Quoi qu’il en soit, le doute n’est plus permis que les deux ressortissants français sont entre les mains d’individus malveillants, qui n’ont visiblement pas hésité à se débarrasser d’un témoin gênant ou d’un otage encombrant comme c’est le cas du guide béninois froidement envoyé ad patres. C’est pourquoi l’on est porté à croire que la pieuvre terroriste a réussi à tisser sa toile jusque sur les bords du littoral. Car, de mémoire, et sauf erreur ou omission, cet enlèvement de touristes étrangers qui porte visiblement la griffe des terroristes, est une première au pays du Vaudou qui était jusque-là épargné par les fous d’Allah. Le ver est-il alors dans le fruit ou s’apprête-t-il à y entrer ? En tout cas, on se rappelle qu’au Burkina Faso voisin, la vague des attaques terroristes qui secouent le pays depuis bientôt trois ans, avait été précédée d’enlèvements d’étrangers, notamment celui d’un ressortissant roumain à Tambao et celui du Docteur Elliott dont on reste sans nouvelles jusqu’à ce jour, ainsi que de sa femme qui a été libérée par la suite. Est-ce donc au tour du Bénin de tomber dans l’œil du cyclone des djihadistes ?  Quoi qu’il en soit, l’enlèvement de touristes étrangers n’a jamais été une bonne publicité pour le pays hôte. C’est pourquoi le président Patrice Talon a du souci à se faire ; lui qui est accusé par nombre de ses compatriotes d’être à l’origine de la crise politique qui secoue son pays, suite au scrutin législatif fort contesté du 30 avril dernier, qui a vu la mise à l’écart de l’opposition et fait basculer le pays dans la violence. Or, on le sait, les terroristes n’attendent toujours que les moments de faiblesse des Etats pour mieux se signaler. Et l’on ne peut pas dire qu’au Bénin, c’est actuellement l’union sacrée entre les fils et les filles du pays qui se regardent en chiens de faïence suite à ces législatives de la division, qui ont laissé sept morts sur le carreau, avec de nombreux dégâts matériels. C’est en cela que les chefs d’Etat de la sous-région gagneraient à voler au secours de Boni Yayi qui demande leur soutien. En tout cas, il appartient aux Béninois de ne pas prêter le flanc et de se ressaisir pour ne pas laisser leur pays à la merci de ces hommes sans foi ni loi, qui prétendent combattre au nom d’Allah.  En tout état de cause, cette disparition de touristes étrangers sonne comme une alerte pour le pays de Patrice Talon et un appel à plus de vigilance pour les autres pays voisins du Burkina.

La menace n’est plus théorique, mais bien réelle

Car, elle vient rappeler la précarité d’une situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader dans la sous-région en proie à la recrudescence des attaques terroristes depuis le déclenchement de la crise libyenne et l’assassinat du Guide de la Jamahiriya libyenne. Elle vient surtout rappeler la nécessité, pour nos pays, de mutualiser leurs efforts dans la lutte contre un ennemi qui a une grande capacité de mobilité, et qui profite souvent de la porosité des frontières pour poser des actes de nuisance et disparaître ensuite dans la nature. Et il ne faut pas attendre d’être frappé pour en prendre conscience. Car, tout porte à croire que ce ne sont pas uniquement les pays du Sahel qui sont dans le collimateur des terroristes. Désormais, tous les pays de la sous-région doivent se sentir concernés et garder l’arme au pied. Ils doivent d’autant plus le faire que la nébuleuse est connue pour sa forte capacité de métastase et peut déployer ses tentacules jusque dans des contrées insoupçonnées. C’est dire si aucun pays n’est aujourd’hui à l’abri du terrorisme. Et rien ne dit qu’il n’y a pas déjà des cellules dormantes qui n’attendent que le moment opportun pour passer à l’acte. En tout cas, avec l’opération Otapuanu lancée en mars dernier par les Forces de défense et de sécurité burkinabè à l’Est du pays contre les forces du mal, l’on pouvait s’attendre à des répercussions dans les pays voisins à qui il revenait de prendre des mesures préventives, dès lors qu’ils avaient été avertis par les autorités burkinabè. Et l’interception d’une vingtaine de ces têtes brûlées par les forces de sécurité togolaises, n’est certainement pas le fait du hasard. C’est dire si la menace n’est plus théorique, mais bien réelle pour ces pays ; d’où la nécessité de relever le niveau de vigilance et de prendre des mesures fortes. Il y va de la sécurité de ces Etats.

« Le Pays »