CFP: Language, Culture and Colonization: the third JIAS conference on the legacies of colonialism and imperialism

 

Language, Culture and Colonization: the third JIAS conference on the legacies of colonialism and imperialism.

2-4 September, 2019, Johannesburg Institute for Advanced Study

1 Tolip Street, Westdene 2092, P O Box 524, Auckland Park 2006, Johannesburg, South Africa

Convenors David Boucher, Cardiff University and  University of Johannesburg and Ayesha Omar, Witwatersrand UniversityColonialism and Imperialism imposed alien cultures and languages on their subject peoples with the consequence that the legacy in each society, or nation, to varying degrees, was a process of ‘Creolization’ giving rise to cultures and languages with mixed origins. Contemporary decolonisation movements confront this tendency by calling for the reassertion of indigenous practices and languages. The aim of this third JIAS conference on colonialism and imperialism is to explore the effects of ‘creolization’ and to investigate the respects in which they have been both negative and positive, particularly in the areas of language and culture.  Two of the most influential theorists and activists in the national liberation movements of the 1960s and ’70s, for example, took opposing view on the use of the colonizer’s language. For Frantz Fanon, an endemic aspect of the destructive process of colonisation was the acquisition of the coloniser’s language. He contends: ‘A man who has a language consequently possesses the world expressed and implied by that language’. Cabral, on the other hand views language in purely instrumental terms. Portuguese, for him, was not a threat to the culture of Guinea Bissau and Cape Verde, ‘because language isn’t evidence of anything, but an instrument for men to relate with one another, a means for speaking, to express realities of life and of the world.’ Cabral argues that ‘we of the Party, if we want to lead our people forward for a long time to come – to write, to advance in science – our language has to be Portuguese’.

The organisers welcome expressions of interest with abstracts of proposed papers exploring issues of culture and language in relation to decolonization. Deadline 22th April, 2019.

Please send them to:

Boucherde@cardiff.ac.uk and ayesha.omar@wits.ac.za

Les Yalnas et le problème de l’esclavage au Tchad

Questions à Valerio Colosio qui vient de terminer à l’université du Sussex (Royaume-Uni) une thèse d’anthropologie sur les Yalnas, un groupe stigmatisé au Tchad. Ce doctorat fait partie du projet Shadows of Slavery financé par le European Research Council.

Qui sont les Yalnas dans la région de Guéra au Tchad ?

« Yalnas » est un mot en arabe tchadien qui signifie « les enfants des gens ». Ce mot a été utilisé pour indiquer des groupes des gens dont on ne pouvait pas bien connaitre l’origine. C’est un mot qu’on trouve aussi en dehors du Guéra, en tant qu’insulte, ainsi que comme dénomination de quartiers ou villages. Georges Bruel, décrit un quartier yalnas à Fort Lamy (aujourd’hui oublié), tandis qu’au sud il y a un quartier yalnas à Sarh et un village appelé Yalnasse dans le Logone Oriental. Souvent, les habitants ont oublié l’origine de ces noms. Au Guéra, le lieutenant Derendinger a décrit l’origine du groupe des Yalnas de Melfi dans un petit livre publié en 1918 et récemment réimprimé. Les Yalnas de Melfi lui ont dit d’être des descendants d’anciens captifs des nomades arabes qui ont pris la fuite et se sont regroupés pour négocier un accord de protection : les Arabes ont promis de ne pas les attaquer ; les Yalnas se sont engagés à payer un montant et ramener tous les captifs nouvellement évadés. On n’a pas d’autre histoire détaillée sur d’autres communautés yalnas. L’explication de Derendinger sur les Yalnas comme étant des anciens captifs a été utilisée pour tous les Yalnas, même s’il n’y a pas de documents historiques qui puissent le prouver. Le gouvernement colonial a divisé la population en cantons selon leurs langues dans les années 1920 et trois cantons ont été reconnus comme des cantons yalnas, deux dans la région du Guéra et un dans la région du Salamat. Même si les villages dits de Yalnas étaient éparpillés dans la région, les trois zones principales ont été reconnues en tant que cantons et tous les villages des gens appelées Yalnas ont été mis sous l’autorité de ces chefs de canton. Je n’ai pas entendu parler d’autres cantons yalnas en dehors de ces trois, même si j’ai entendu parler d’autres villages ou quartiers yalnas dans d’autres zones du pays, probablement trop petits pour disposer de leur propre chef de canton. Dans les rapports de Louis Duault, qui a réalisé une collection des rapports coloniaux sur le Guéra entre 1911 et 1935 , les personnes yalnas se distinguent d’autres groupes sédentaires locaux du moment qu’ils parlent l’arabe tchadien – et pas d’autres langues locales – et qu’ils sont musulmans, contrastant avec la plupart des populations locales, qui avaient à l’époque des cultes animistes. Les Yalnas sont décrits comme un groupe situé à moitié entre les nomades arabes, qui parlent l’arabe tchadien et sont musulmans, mais n’acceptent pas la domination coloniale et les autres groupes locaux, appelés à l’époque « kirdi », païens, de religion animiste et parlant une variété des langues locales, moins hostiles au gouvernement colonial, mais aussi moins « civilisés » selon la politique raciale appliquée par le gouvernement colonial. Du moment que les administrateurs français pouvaient plus facilement communiquer en arabe tchadien et cherchaient des alliés entre les groupes musulmans, les Yalnas ont été reconnus et protégés en tant que cantons, considérés une « race » coopérative, mais aussi « civilisée », dans les rapports que j’ai trouvés. En fait, même si « racialisés » par le gouvernement colonial, les Yalnas n’ont pas construit une identité commune entre eux, mais avec le temps ont cherché de développer des identités alternatives. Aujourd’hui les deux vieux cantons yalnas du Guéra ont été renommés et dans le seul canton yalnas existant, dans la région du Salamat, les leaders locaux m’ont expliqué que « Yalnas » est le nom du canton, mais non des gens. Selon eux, il n’y a pas de personnes « yalnas », mais cet ethnonyme a été utilisé dans diffèrent contextes de la zone pour réunir des gens d’origine différentes et pour être reconnus par le gouvernement colonial. Dans ces récits, les premiers chefs des cantons étaient des guerriers qui faisaient la chasse des esclaves pour les envoyer au sultanat du Ouadaï et ont accepté la dénomination « Yalnas » parce que les Français étaient en guerre contre le Ouadaï à l’époque, tandis que le Guéra était déjà sous contrôle français. Donc, les cantons Yalnas seraient composés de descendants des guerriers – ouadaiens ou arabes – qui ont accepté l’autorité des Français avant la capitulation du Ouadaï et ont intégré des gens qui avaient perdu les contacts avec leur groupe originaire. Même si la plupart des autres groupes du Guéra refuse cette explication et affirment que les Yalnas sont des descendants d’esclaves, personne dans le Guéra peut réclamer le statut d’ancien maitre de Yalnas, la seule description du passéétant l’histoire orale collectée par le lieutenant Derindinger au début du XXe siècle. En même temps, les chefs des anciens cantons Yalnas reconnaissent avoir libéré tous les esclaves pendant la période coloniale et avoir perdu leurs traces, donc personne au Guéra ne reconnait une origine servile.

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