Parmi les trente-deux équipes participant à la Coupe du monde de football en Russie, seuls le Nigeria et le Sénégal représentent l’Afrique subsaharienne. Le continent ne manque pas de joueurs d’exception, mais les pays riches du Nord les accaparent. Champions d’Afrique en 2015 et qualifiés lors des trois dernières éditions du Mondial, les Ivoiriens se contentent cette année de suivre les épreuves à la télévision. Au quotidien, leurs clubs professionnels vivent d’expédients.
À Koumassi, dans le sud-est d’Abidjan, la cour du lycée municipal se transforme en terrain d’entraînement pendant les vacances scolaires. En cette matinée d’avril, les apprentis footballeurs de l’académie Métro Star tapent dans le ballon sous une chaleur suffocante. Cofondateur de cette école comme il en existe des centaines dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Aristide B. encadre des équipes de jeunes. Cet ancien footballeur professionnel désigne son meilleur joueur. Maillot et short rouges, un enfant de 9 ans s’avance. « Je veux jouer en Europe », lance-t-il, sûr de lui. Est-il conscient des risques d’une telle aventure ? L’étoile montante de Métro Star opine du chef.
Originally published on Le Monde Diplomatique