Démocratie en Afrique: «L’avis positif de la Cédéao sur le Togo est décevant»

Afrique. A-t-elle avancé ou reculé en 2018 ? A l’heure du bilan de cette année, Gilles Yabi nous livre son analyse. Ce chercheur béninois est le fondateur de Wathi, un centre de réflexion sur l’Afrique de l’Ouest, qui est basé à Dakar. En ligne de la capitale sénégalaise, Gilles Yabi répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

Au Togo, les législatives viennent de se tenir, mais en l’absence de l’opposition, qui ne veut pas que le président Faure Gnassingbé se représente en 2020 pour un quatrième mandat. Qu’en pensez-vous ?

Gilles Yabi: Je pense que c’est justement un des cas les plus frappants, et c’est un peu désespérant je dois dire. C’est le seul pays dans l’espace Cédéao, de l’Afrique de l’Ouest, qui n’a pas connu une véritable alternance démocratique. Donc aujourd’hui, c’est assez inquiétant et décevant que la Cédéao en particulier ait donné une sorte d’avis positif sur ces élections législatives, qui à mon sens sont des élections parfaitement inutiles puisqu’elles ne mettent pas fin à la crise. Et on a bien vu les manifestations l’année dernière, on sait que le problème de fond, c’est une véritable alternance au Togo.

Vous parlez de la réaction très timide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Pensez-vous comme certains que le médiateur guinéen, Alpha Condé, n’est pas très pressé de demander au président Faure Gnassingbé de renoncer à un quatrième mandat, parce que lui-même envisage peut-être de modifier la Constitution de son pays pour briguer un troisième mandat en 2020 ?

On peut sans doute faire cette interprétation, mais je pense qu’aujourd’hui, ce qui se passe, c’est que du côté de la conférence des chefs d’Etat, il n’y a pas nécessairement de véritables défenseurs des principes essentiels pour la Cédéao. Mais aussi du côté de la Commission de la Cédéao, qui essaie de porter des principes de gouvernance et de démocratie, finalement, ce n’est pas très important de défendre les valeurs qui sont inscrites, notamment dans le protocole additionnel sur la démocratie.

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L’hommage appuyé de Macron aux soldats français de «Barkhane»

«Partout où nous combattons le terrorisme, nous protégeons les nôtres», a déclaré Emmanuel Macron, samedi soir à N’Djamena, en s’adressant à un millier de soldats de l’opération «Barkhane» avec qui il est venu fêter Noël avant l’heure. Au Sahel, loin de la révolte des «gilets jaunes» et de la violence des casseurs, le chef de l’État, chef des armées, n’a pas longuement évoqué la situation du pays. Tout en assurant toutefois qu’il était temps que le pays retrouve «calme et concorde» après les violences du jour, il a néanmoins cité le récent attentat de Strasbourg et rendu un vibrant hommage aux militaires français. Et notamment ceux qui combattent les groupes terroristes au Sahel.

«Les Français comptent sur vous», a lancé le chef de l’Etat aux soldats, avant de partager avec un eux un repas préparé par le chef des cuisines de l’Élysée, Guillaume Gomez, et servi en plein air dans le Kosseï qui héberge le PC de la force Barkhane. L’an dernier, Emmanuel Macron s’était déjà rendu au Sahel avant Noël, à Nyamey, au Niger, pour un repas avec les troupes.

«De la stabilité des pays de la région dépend la stabilité de notre Europe», a dit le chef de l’Etat, en vantant les résultats obtenus cette année par «Barkhane» contre les groupes terroristes mais aussi le soutien des pays de la région pour renforcer leur sécurité. «Combattre le terrorisme et en même temps mener des actions de coopération et d’assistance, c’est la grandeur de votre mission», a déclaré Emmanuel Macron qui a rappelé par ailleurs les espoirs placés la force conjointe du G-5Sahel (Burkina-Faso, Mauritanie, Niger, Mali, Tchad).

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Sent by Edouard Bustin