Colonial borders still influence how academics write about Africa

Africa is not a country—but a continent with one billion people, living in 55 different countries, and speaking more than 2,000 languages.

Yet a relatively narrow coverage of Africa and its people exists not only in mainstream media, but as a new research paper shows, in academia as well. Virginia Tech University analyzed 20 years of research articles published in two major journals about African politics, namely African Affairs published by Oxford University and The Journal of Modern African Studies by Cambridge University.

The paper investigated whether by reading Anglophone scholarship on sub-Saharan politics between 1993 and 2013, one could actually learn more about the region’s political reality and complexity.

In his paper, published this month, Ryan C. Briggs, an assistant professor at the department of political science, notes that studies around sub-Saharan Africa cluster heavily on a small number of wealthier, more populous, and English-speaking nations.

Fewer than half of all the countries in the region—46 in total—were written about more than 10 times, with the majority of them being former British colonies like Nigeria, Ghana, and Kenya. Former French colonies were the focus of about 5 papers on average, while those colonized by Britain had about 27 articles written about them. Population size also mattered a lot: for every 5% increase in a country’s populace, the number of articles in every four-year period increased by about 3%.

If this shows us anything, Briggs writes, it is that Anglophone research does not represent regional politics, but rather uses “broad generalizations” deduced from specific countries to produce “a skewed image of sub-Saharan Africa” that is then applied to other countries.

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Originally published on Quartz Africa.

 

La persistante question anglophone au Cameroun : entre héritage linguistique colonial et droits des minorités

Dans un article datant de 2005 du journal camerounais Le Messager et re-publié à nouveau ce mois-ci sur 237online, Achille Mbembe arguait que les revendications des minorités anglophones au Cameroun étaient le résultat d’un mauvais leadership et d’une politique linguistique démissionnaire, semblant ainsi rejeter tout lien avec des rapports de force historiques entre anglophones et francophones, découlant pour partie au moins de la colonisation européenne.

A la faveur des manifestations populaires qui ont cours depuis maintenant deux semaines dans les régions anglophones du Cameroun, Patrice Nganang répond ici à Achille Mbembe, et lui oppose une lecture de ces tensions et revendications basée sur les droits des minorités, notamment linguistiques, à être reconnues dans leur identité et leur pluralité. Ce faisant, il soulève des questions fondamentales concernant les liens entre langue, nation et Etat, notamment en contexte post-colonial. Plus généralement, Patrice Nganang nous rappelle ici que les droits des minorités ne peuvent être laissés à la seule charge d’une politique d’aménagement destinée à “ménager” les différents groupes impliqués, mais exigent une réponse autrement plus ambitieuse engageant une société dans toutes ses dimensions politiques et culturelles, et basée sur la reconnaissance de l’autre et son inclusion.
Pour mémoire, le Cameroun, ancien protectorat allemand jusqu’en Janvier 1916, passe officiellement sous domination franco-britannique par le truchement d’un mandat de la SDN qui partage le territoire entre la France et la Grande Bretagne en 1922. Les deux territoires vivent séparément leurs expériences coloniales, jusqu’aux indépendances des années 1960 lorsque dans le cadre d’un referendum (truqué, selon certains experts), la partie sud du territoire britannique (Southern Cameroons) obtient son indépendance et choisit par vote de rejoindre la république du Cameroun, la majorité francophone. Des revendications politiques spécifiques au statut des Camerounais d’expression anglaise naissent aussitôt, et persistent jusqu’à nos jours de façon multiforme, faisant parfois échos à toutes les autres revendications politiques au-delà de la sphère linguistique.

*Patrice Nganang est né en 1970 au Cameroun. Il est écrivain et professeur en théorie littéraire et culturelle dans le Département d’analyse et théorie littéraire au State University of New York, Stony Brook. Il est auteur de nombreuses publications ; entre autres œuvres on peut citer : La Saison des prunes (2013), Mont Plaisant(2011), La Chanson du joggeur (2005), La Joie de vivre (2003),  Temps de chien (2001), La Promesse des fleurs (1997) et elobi (1995) et les essais politiques comme, Contre Biya : Procès d’un Tyran (2011), La République de l’Imagination (2008), Le principe du dissident (2005); les Contes comme  :L’invention du beau regard (2005), Apologie du vandale (2006).

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