Cameroon’s Anglophone Dialogue: A Work in Progress

President Paul Biya has proposed a national dialogue aimed at resolving the Cameroonian government’s conflict with Anglophone separatists. But the mooted dialogue will include neither separatists nor, it appears, other important English-speaking constituencies. Biya should allow greater Anglophone participation and neutral facilitation for the dialogue.

On 10 September, President Paul Biya proposed a national dialogue aimed at addressing the two-year conflict between his government and Anglophone separatists that has laid waste to Cameroon’s North West and South West regions. His proposal appears to be in part a response to domestic anger at his security forces’ failure to defeat the separatists and in part a response to mounting international concern over the crisis. The dialogue could be an opportunity for his government and Anglophone leaders to table potential solutions. As proposed, however, it will neither include separatist leaders nor leave much room for Anglophones who support federalism within Cameroon’s borders. It thus risks further frustrating Anglophones, widening the gulf between the two sides and empowering hardliners. To improve the dialogue’s prospects, the government should make greater space for Anglophones, particularly federalists who are willing to attend. It should also seek a neutral facilitator and accept the African Union (AU)’s and the UN’s offers to help. A successful dialogue should set the stage for further talks that will still be required between the government and Anglophones of all persuasions, including separatists.

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Originally published on International Crisis Group

Démocratie : pourquoi l’Afrique centrale n’avance pas

La réélection des plus prévisibles de Paul Biya, 85 ans, pour un septième mandat à la présidence du Cameroun, est passée comme une lettre à la poste — du moins sur la scène internationale. Quelques papiers et réactions à l’annonce des résultats le 22 octobre — 71,2 % des voix —, des félicitations de Paris et c’est reparti pour un tour, après de longues années de pourrissement dans ce pays. En 2010, un rapport de l’ONG International Crisis Group s’était inquiété d’une possible guerre, tant le problème de la succession — un cancer non traité — produisait déjà ses métastases. C’est du côté du Cameroun anglophone que le conflit a éclaté, dans une région lassée des négligences du pouvoir central à son égard puis révoltée par la répression à son encontre.

Non moins prévisible, le chaos se profile en République démocratique du Congo (RDC) avec la « machine à voter » — un morceau qui promet d’être mémorable. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), après deux ans de report du scrutin présidentiel par « manque de moyens », a sorti l’engin de son chapeau, décidant d’en commander 107 000 à une société privée sud-coréenne — un contrat de 158 millions de dollars. Cet outil n’a pas été certifié. Les autorités de Séoul ont mis en garde contre les (in)conséquences de son (més)usage.

La machine est présentée comme une imprimante par la Ceni : l’électeur touche sur un écran tactile la photo de son candidat, qui s’imprime, et sert de bulletin de vote à glisser dans l’urne. À raison d’une machine par bureau de vote, la technologie annule le secret du vote et ne fonctionnera pas toujours, en raison des coupures d’électricité. Comme ailleurs en Afrique centrale, tout un peuple part aux élections alors que les résultats semblent joués d’avance. Joseph Kabila, en place depuisı 2001, a opté pour une solution à la Poutine-Medvedev. Il va pousser son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary, 58ı ans, ex-gouverneur de la province du Maniema. Que sait-on de cet homme ? C’est un ministre de l’intérieur qui a été sanctionné en mars 2017 par l’Union européenne pour avoir réprimé à tour de bras les manifestations réclamant la tenue du scrutin à la date prévue, fin 2016… Comme Paul Biya, il a toutes les chances de l’emporter, compte tenu de l’ampleur de la fraude qui se prépare.

La communauté internationale aux abonnés absents

À se demander à quoi sert de faire des élections dans la seule région d’Afrique où les chefs d’État peuvent encore l’être à vie. Quinze ambassadeurs représentant les membres du Conseil de sécurité ont fait le déplacement le 8 octobre à Kinshasa, pour s’assurer que le scrutin ait lieu à la date prévue et dans les bonnes conditions. Ils savent qu’il n’y a aucun suspense sur les résultats. Et qu’il y aura sans doute une crise.

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