Au Rwanda, la transformation agricole à marche forcée

Semences, intrants, quotas… Depuis dix ans, l’Etat encadre de près l’agriculture pour augmenter les rendements, au risque de fragiliser les paysans les plus pauvres.

Face aux eaux bleutées et paisibles du lac Kivu, les collines sculptées en terrasses paraissent inertes, presque inanimées. Là-haut pourtant, des machines tournent à plein régime. Les sols volcaniques du district de Rutsiro, dans l’ouest du Rwanda, servent à cultiver du café arabica, qui remplira des tasses à Londres ou à New York. « Il y a vingt ans, on ne produisait même pas dix tonnes par an. L’année dernière, on était à 1 500 », se félicite Gervais Kayitare, directeur technique de la coopérative Kopakama, créée en 1998, quatre ans après le génocide des Tutsi qui a fait 800 000 morts selon l’ONU. « A l’époque, toutes les plantations de café avaient été détruites. Il a fallu repartir de zéro. »

Incités par le gouvernement à réunir leurs microparcelles familiales pour augmenter leurs rendements, les 48 petits fermiers qui vivaient auparavant avec moins de 5 euros par mois sont devenus des hommes et des femmes d’affaires. « Nous exportons au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Notre café est labellisé “commerce équitable” et nous visons la certification biologique », ajoute fièrement M. Kayitare.

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Au Cameroun, la sale guerre derrière la «crise anglophone»

Amnesty International a enquêté sur les violations des droits humains commises par les forces de sécurité camerounaises et les groupes armés séparatistes dans les régions anglophones.

C’est une fracture jamais soignée, qui a dégénéré et donne aujourd’hui la fièvre à tout un pays. La «crise anglophone», ainsi qu’elle est désignée depuis octobre 2016, a entraîné le Cameroun dans un cycle de violences de plus en plus meurtrières. La brutale répression, par les autorités, des militants des régions anglophones a poussé la frange la plus radicale du mouvement à s’armer et à lancer des actions de représailles. La déclaration unilatérale d’indépendance de la «République fédérale d’Amabazonie», coup d’éclat symbolique des séparatistes, le 1er octobre, a en particulier déchaîné la fureur de l’Etat central. Amnesty International publie ce mardi un rapport détaillé sur la «tournure tragique» (c’est le titre de la publication) des événements, qui ont provoqué le déplacement de plus de 160 000 personnes, dont au moins 34 000 au Nigeria voisin.

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