ALPHA CONDÉ’S AUTHORITARIAN AMBITIONS IN GUINEA PRESENT A MAJOR TEST FOR REGIONAL LEADERS

The West African nation of Guinea is again generating headlines for all of the wrong reasons. For those who do not follow the region closely, the concerning developments may seem like a bit of a shock given the democratic advancements transpiring elsewhere in West Africa; however, the warning signs in Guinea were long apparent and troubling for anyone paying attention.  

The latest reports from the ground indicate that at least four people were killed this week, and dozens more injured, after police fired tear gas and live ammunition in an attempt to disperse thousands of protesters who are rightly outraged at President Alpha Condé’s bid to extend his time in office. Unrest in the country has been building towards a tipping point for several months now, with demonstrations growing increasingly restive in light of a potential revision to the country’s constitution that would allow President Condé to run in next year’s election.

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La vie rêvée des « repats » guinéens

Avec la croissance, l’Afrique assiste à un « retour des cerveaux ». Dans un État comme la Guinée, qui compte près de cinq millions de résidents à l’étranger et où 64 % de la population a moins de 25 ans, ce phénomène alimente un espoir de redressement économique. Mais il suscite aussi des déceptions, car il met en lumière les faiblesses structurelles de l’État.

Malgré le ramadan et la chaleur suffocante de ce mois de mai, la salle de conférences de l’université privée Nongo de Conakry frise la saturation. Plus de trois cents étudiants se pressent pour assister à un séminaire consacré au « défi du marché de l’emploi et de l’employabilité des jeunes ». Vêtues de tissu wax, très répandu sur le continent, les cinq conférencières incarnent jusqu’au cliché la femme d’affaires entreprenante : jeunes, énergiques et souriantes, ne lésinant pas sur les anglicismes. Affichant une belle unanimité, elles affirment avec conviction que, pour bien « se positionner »professionnellement, il faut partir étudier à l’étranger. Après avoir conseillé la lecture de divers ouvrages de développement personnel, dont le succès international de Napoleon Hill Réfléchissez et devenez riche, l’une d’elles conclut : « N’oubliez pas que votre réussite ne dépend que de votre volonté personnelle. » Des applaudissements mitigés accueillent ces propos. Un étudiant hasarde une question : « Pourquoi ne parlez-vous que de ceux qui ont étudié à l’étranger ? N’y a-t-il pas de place dans le monde du travail pour les Guinéens qui étudient ici ? » La salle exulte.

Les intervenantes — l’absence d’hommes relève du hasard, nous dit-on — partagent la même expérience : elles ont bénéficié d’une bourse Fulbright. subventionnée par le gouvernement américain en partenariat avec cent soixante États, dont la Guinée. Parce qu’elles ont choisi de rentrer au pays, elles appartiennent à ceux qu’on appelle les « repats » : ce néologisme, construit sur le modèle d’« expat » (expatrié), désigne ceux qui reviennent vivre en Afrique après avoir travaillé ou étudié à l’étranger. Décrocher une bourse Fulbright est hors de portée de la majorité des Guinéens : pour présenter sa candidature, il faut justifier de quatre années d’études, de deux ans d’expérience professionnelle, ainsi que de la maîtrise de l’anglais. Seule une situation sociale privilégiée permet de réunir de tels atouts.

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