A Review of Major Regional Security Efforts in the Sahel

Increased attacks from militant Islamist groups in the Sahel coupled with cross-border challenges such as trafficking, migration, and displacement have prompted a series of regional and international security responses.

MINUSMA

The United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA) was established by UN Security Council Resolution 2100 on April 25, 2013. Its mandate is to provide security in support of the political process to help stabilize Mali following a push by militant Islamist groups to seize territory in the north of the country. Fifty-seven countries contribute with military personnel, including Burkina Faso, Chad, Bangladesh, Senegal, Egypt, Togo, Niger, Guinea, Germany, and China.

Military personnel are deployed to 13 sites covering 3 sectors, with headquarters in the capital Bamako:

  • Northern Sector (Kidal, Tessalit, Aguelhoc)
  • Eastern Sector (Gao, Ménaka, Ansongo)
  • Western Sector (Timbuktu, Diabaly, Douentza, Goundam, Gossi, Mopti, Sévaré)

Since 2013, there have been 191 fatalities among MINUSMA forces, including 118 from hostile forces, making this the deadliest peacekeeping mission in the world today.

G5 Sahel Joint Force

The G5 Sahel is a subregional organization established in 2014 as an intergovernmental partnership between Burkina Faso, Chad, Mali, Mauritania, and Niger to foster economic cooperation and security in the Sahel and to respond to humanitarian and security challenges, including that of militant of Islamist groups. In 2017, the G5 launched a Joint Force (Force conjointe du G5 Sahel, FC-G5S).

The G5 Sahel Joint Force concept of operations has four pillars:

  • Combat terrorism, drug trafficking, and human trafficking
  • Contribute to the restoration of state authority and the return of displaced persons and refugees
  • Facilitate humanitarian operations and the delivery of aid to affected populations
  • Contribute to the implementation of development strategies in the G5 Sahel region

Comprising 5 million square kilometers—roughly half the land area between the European Atlantic coast and Moscow—the G5 countries have deployed troops across 3 sectors (West, Central, and East), with each sector composed of 2 to 3 battalions. Each battalion will consist of 650 troops, for a total of 5,000 troops.

In addition to the member countries, the Force is supported by a coalition of 26 countries and the European Union.

Operation Barkhane

In January 2013, France launched Operation Serval in Mali to counter a militant Islamist insurgency that threatened to topple the government in Bamako. In August 2014, Serval was transformed into Operation Barkhane, which has about 4,500 soldiers throughout the G5 Sahel countries and a budget of about $797 million per year. It has three major bases: in N’Djamena (Chad), where the headquarters and joint staff are located, as well as command posts in Gao (Mali) and Niamey (Niger).

In October 2018, Barkhane expanded its area of operations to Burkina Faso at the request of the Burkinabe government, which is facing a rise in militant Islamist group attacks.

EU Missions in Mali and Niger

  • EUTM Mali provides military training to members of the Malian Armed Forces. Its goal is to strengthen the capabilities of the Malian Armed Forces, with the ultimate result being self-sustaining armed forces capable of contributing to the defense of their population and territory.
  • EUCAP Sahel Mali provides training and advice to the national police, gendarmerie, and National Guard toward the implementation of security reforms set out by the government. Its objectives include improving operational efficiency, strengthening command and control, and reinforcing the role of judicial and administrative authorities while facilitating their redeployment to the north of the country.
  • EUCAP Sahel Niger aims to strengthen the rule of law through training, assistance, and advice to Niger’s security forces (national police, gendarmerie, and National Guard) with a view to encouraging regional and international coordination in the Sahel against terrorism and organized crime.

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Que fait l’armée française au Tchad ?

Les bombardements de l’opération «antiterroriste» Barkhane menée par l’armée française s’inscrivent dans la longue histoire des ingérences dans cette ancienne colonie. Une aubaine pour le président Idriss Déby.

Entre le 3 et le 6 février, l’armée française a bombardé une colonne de rebelles tchadiens qui avaient quitté leur base arrière en Libye et s’enfonçaient en territoire tchadien. L’état-major de l’armée a communiqué sur ces frappes menées par des Mirage 2000, appuyés par un drone Reaper. Les autorités tchadiennes se sont félicitées de la coopération entre les deux armées et de la «neutralisation» des rebelles. On ignore le nombre de victimes : il n’y a pas de journalistes dans la zone des bombardements.

Le plus important déploiement français

Ces frappes n’ont rien d’exceptionnel si l’on considère l’histoire longue des ingérences dans cette ancienne colonie française. Le Tchad est le pays d’Afrique qui a connu le plus grand nombre d’interventions militaires depuis l’indépendance. Les formes et les justifications de la présence militaire française ont certes changé. Dans les années 60 et 70, les Français menaient une véritable guerre contre-insurrectionnelle contre les troupes du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat). Les opérations extérieures qui se sont ensuite succédé ont privilégié des moyens aériens. En dépit des changements de contexte historique, il y a une constante : le soutien aux régimes en place au nom de la nécessaire «stabilité» du pays et la construction de cet espace en «verrou stratégique». L’opération Epervier avait ainsi été mise en place en 1986, quand Hissène Habré était vu par la France et les Etats-Unis comme l’allié indispensable dans la politique de containment de la Libye de Kadhafi. L’opex est restée longtemps après la résolution du conflit tchado-libyen et la fin de la guerre froide. Elle n’a pris fin qu’en août 2014… quand elle a laissé la place à une autre opération extérieure : Barkhane. Barkhane est le prolongement d’Epervier au Tchad et de Serval au Mali. Avec environ 4 500 militaires déployés dans cinq pays du Sahel, Barkhane, qui a installé son poste de commandement dans l’ancienne base d’Epervier, est actuellement le plus important déploiement français en opération extérieure.

Ce n’est pas la première fois qu’Idriss Déby, qui a lui-même pris le pouvoir par les armes en 1990 (avec le soutien de la France !), fait face à une rébellion. Les rebelles sont parvenus à deux reprises jusqu’à la capitale : en avril 2006, puis en février 2008. Le soutien apporté alors à Idriss Déby était plus discret : renseignement pour l’armée tchadienne, vol en basse altitude au-dessus de la colonne rebelle, coups de semonce, contrôle de l’aéroport (l’évacuation des ressortissants en 2008 ayant le redoutable avantage de protéger un point stratégique pour l’armée tchadienne). En 2019, l’armée française ne se contente cependant plus de créer des conditions favorables à une victoire de l’armée tchadienne : elle bombarde elle-même les rebelles.

Une opération antiterroriste contre des rebelles ?

L’objectif de Barkhane n’est pas la protection d’Idriss Déby mais la «guerre contre le terrorisme» au Sahel et au Sahara. Or, ici, les cibles étaient des opposants armés dont l’agenda est la prise du pouvoir à N’Djamena. Les rebelles tchadiens n’ont rien de gentils démocrates : on peut leur reprocher le choix des armes comme leur proximité passée avec Idriss Déby. Le chef de l’Union des forces de la résistance (UFR), Timan Erdimi, qui est par ailleurs un cousin du président, était proche du pouvoir avant sa défection en 2004. L’UFR n’a cependant pas grand-chose à voir avec les groupes armés qui, dans le Sahel et le bassin du lac Tchad, ont fait allégeance à Al-Qaeda ou Daesh. Que fait Barkhane dans cette affaire politique tchadienne ? Les rebelles tchadiens avaient trouvé refuge dans le Sud libyen (l’intervention armée en Libye menée par les Français en 2011 étant un des plus gros scandales de la présidence de Nicolas Sarkozy), mais leur but est la présidence à N’Djamena et non la diffusion d’une quelconque idéologie à l’échelle régionale. Pour le dire vite, ils sont des combattants armés qui reprennent les méthodes employées par Idriss Déby lui-même quand il a renversé Hissène Habré en 1990. A moins de considérer que tout ce qui peut aider Déby relève de la lutte contre le terrorisme, on ne voit guère de liens entre ces frappes et la raison d’être de Barkhane. D’un point de vue légal, l’intervention entrerait dans le cadre d’un accord de coopération militaire qui date de 1976. Depuis cette date, il a été interprété de façon excessivement large par les deux pays.

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