Amnesty International a enquêté sur les violations des droits humains commises par les forces de sécurité camerounaises et les groupes armés séparatistes dans les régions anglophones.
C’est une fracture jamais soignée, qui a dégénéré et donne aujourd’hui la fièvre à tout un pays. La «crise anglophone», ainsi qu’elle est désignée depuis octobre 2016, a entraîné le Cameroun dans un cycle de violences de plus en plus meurtrières. La brutale répression, par les autorités, des militants des régions anglophones a poussé la frange la plus radicale du mouvement à s’armer et à lancer des actions de représailles. La déclaration unilatérale d’indépendance de la «République fédérale d’Amabazonie», coup d’éclat symbolique des séparatistes, le 1er octobre, a en particulier déchaîné la fureur de l’Etat central. Amnesty International publie ce mardi un rapport détaillé sur la «tournure tragique» (c’est le titre de la publication) des événements, qui ont provoqué le déplacement de plus de 160 000 personnes, dont au moins 34 000 au Nigeria voisin.
Originally published on Libération