Les déportés algériens vers la Nouvelle-Calédonie, objet d’un nouvel ouvrage

“Le travail de recherche m’a pris plus de quatre ans. Cependant, je suis soulagé de trouver des vérités sur cette douloureuse histoire de notre pays tant ignorée même dans les programmes scolaires. Je pense aussi que cet ouvrage tendra à réhabiliter le peuple avec son passé, car avec le rappel du passé, la mémoire s’apaise”.

Après avoir édité son premier ouvrage en 2018, intitulé Les bagnards algériens de Cayenne, l’écrivain Mustapha Hadj Ali signe un autre ouvrage sur l’insurrection de 1871, plus particulièrement les déportations qui s’en sont suivi. Dans cet ouvrage intitulé Les Algériens en Nouvelle- Calédonie, l’insurrection de 1871, l’auteur qui lui a consacré des années de recherche a réussi à reconstituer une partie importante de cette page douloureuse de l’histoire des déportés algériens vers la Nouvelle-Calédonie, cette terre lointaine de l’océan Pacifique. 

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Difficile affirmation homosexuelle en Algérie

Dans un pays marqué par les contraintes sociales et religieuses, ainsi que par une vision figée de la virilité, l’homosexualité masculine demeure clandestine et, en théorie, réprimée par la loi. L’ouverture sur le monde, notamment grâce à Internet et aux réseaux sociaux, permet néanmoins aux hommes concernés de vaincre l’obstacle du rejet de soi.

Dans les rues d’Oran, une voiture passe, vitres baissées, laissant entendre une chanson de raï à plein régime : « Tu m’aimes, OK bébé / Je fais semblant de te croire, habibi / Mon cœur me dit de t’aimer mais je te sais mauvais. »Pour le jeune conducteur, qui se dit hétérosexuel, l’orientation sexuelle de Cheikh Mamidou, qui transparaît à travers les paroles de ses chansons et son apparence physique, ne pose pas de problème. « Normal, dit-il. La musique est bonne, c’est la seule chose qui compte, non ? » Chacun sait que certains chanteurs ont des mœurs particulières, mais cela fait partie du folklore des cabarets, ces boîtes de raï réputées pour être des lieux où alcool, prostitution et homosexualité se côtoient, et qu’on tolère tant qu’elles restent en marge de la bonne société.

Tout le monde sait que l’homosexualité existe, mais les gays doivent rester cantonnés au milieu qu’on leur assigne, et on préfère éviter d’aborder le sujet. La société algérienne est fortement hétéronormative : la famille, l’école, la religion, la loi, autant d’institutions qui inculquent dès le berceau aux garçons et aux filles l’obligation de se conformer à la norme, le mariage et la procréation étant perçus comme l’aboutissement d’une vie adulte. L’homosexualité, quand elle est évoquée, est présentée comme une pathologie qui réclame les soins du psychiatre, ou de l’imam. Il arrive aussi que l’Occident soit montré du doigt comme cherchant à exporter une « identité gay » inconnue en Algérie, au risque d’attiser l’homophobie des autorités et des franges les plus conservatrices de la population. En juillet 2018, une partie de la presse arabophone dénonça ainsi le fait que l’ambassade du Royaume-Uni en Algérie avait hissé le drapeau LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans) pour célébrer l’organisation d’une marche des fiertés à Londres.

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