Massacre du 17 Octobre 1961: Macron va-t-il reconnaître la responsabilité de la France ?

Les appels se succèdent pour une reconnaissance officielle de la France du massacre du 17 Octobre 1961. Même si les demandes ne sont pas nouvelles, la décision de Macron de reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans l’assassinat, en 1957, de Maurice Audin ouvre la porte à un vent d’espoir. A ce propos, et dans un tweet publié hier, à l’occasion de la 57e commémoration des événements du 17 Octobre, qualifiés de «répression violente», le locataire de l’Elysée a appelé «la République à regarder en face ce passé récent et encore brûlant», le massacre des Algériens à Paris. Pour lui, «c’est la condition d’un avenir apaisé avec l’Algérie et avec nos compatriotes d’origine algérienne».

Par ailleurs, le collectif «Orly Devoir de Mémoire du 17 Octobre 1961», constitué d’associations, de militants des droits de l’homme et de partis politiques de la région d’Orly, estime que le temps est venu pour la reconnaissance officielle de cette date dont la mémoire «est aussi bien française qu’algérienne». Dans un appel, à la veille de cette commémoration, le collectif souligne le droit au devoir de mémoire pour «les victimes oubliées du 17 Octobre 1961». Le collectif rappelle que le couvre-feu discriminatoire décrété à leur encontre par le préfet de police de l’époque, Maurice Papon, entraîna leur «réaction pacifique» sous la forme d’une manifestation dans les rues de Paris. «Au soir du mardi 17 octobre 1961, ils furent près de trente mille, hommes, femmes et enfants, à défiler pacifiquement sur les grandes artères de la capitale pour revendiquer le droit à l’égalité et défendre l’indépendance de l’Algérie», a indiqué la même source qui considère que la répression policière est une des pages «les plus sombres» de l’histoire de France.

Longtemps dissimulée à l’opinion et désormais établie par les historiens, elle fut féroce: onze mille arrestations, une centaine d’assassinats, dont de nombreux manifestants noyés dans la Seine, tués par balles, frappés à mort», a encore rappelé ce collectif, appelant l’Etat français à reconnaître ces crimes. Selon les témoignages de survivants et d’anciens policiers français, des Algériens ont été exécutés sommairement par balles, jetés vivants dans la Seine, battus à mort ou pendus aux arbres des bois de Vincennes. L’appel du collectif d’Orly va dans le sens de celui du Collectif du 17 Octobre 1961, qui a demandé «une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des bienfaits de la colonisation, à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à honorer les criminels de l’OAS».

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Published by Moncef Wafi on Le Quotidien d’Oran

« Contestations islamisées : le Sénégal, entre diplomatie d’influence et islam politique » Bakary Sambe

 

 

Bakary Sambe: “Senegal is experiencing the geopolitical paradox of being, at one and the same time, the continuum and sub-Saharan depth of the Arab-Muslim world and a traditional strategic partner of the Western powers. Long penetrated by the ideological trends that fuel political Islam, it remains, for the time being, an “island of stability in an ocean of instability” at the heart of political and security developments in West Africa. In the Sahel where these same Western powers and those of the Arab-Persian Gulf are in search of unrestrained oases of influence. The Islamist political disputes and the old claims for the recognition of the “Arabophonie” of a country-symbol of the “Francophonie” are at the heart of this book exposing the socio-political vulnerabilities of Senegal, often hidden, facing an elite struggle with contradictory socialisations”.

Bakary Sambe provides a detailed analysis of these burning issues in a context where the tense security situation, the rise of extremism and the dangers linked to transnational terrorism paradoxically impose on the “secular” states of the region and elsewhere management of the religious.

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