RCA: Des nouveaux bandits de grand chemin dans le sud du pays

Encore une scission au sein d’un groupe armé centrafricain, à chaque problème d’égo dans une bande de brigands c’est le peuple qui trinque. Cette fois-ci, il s’agit du RPRC, le Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique issu des ex-Séléka qui ont dirigé ce pays en 2013 lorsque le pouvoir en place a vendu son âme au diable. Cette nouvelle scission a été annoncée il y a quelques jours par un communiqué de presse, écrit et signé à la main par 80 officiers du RPRC. Mais il y a encore beaucoup de zones d’ombre autour de ce qui se passe dans le sud du pays.

Combien d’hommes, sur les centaines que compte le RPRC, ont rallié le nouveau groupe armé ? Personne ne peut le dire avec exactitude. Mais les spécialistes notent la présence de nombreuses figures de ce mouvement parmi les dizaines d’officiers frondeurs.

Il y a notamment celui qui est présenté comme leur leader, Nourd Gregaza, un ancien ministre réputé proche de l’ancien président Michel Djotodia. A ses côtés, une autre figure très connue dans le pays, Aubin Issa Issaka, chef d’état-major de l’armée toujours sous la présidence Djotodia, dont il est réputé très proche également.

Si ce mouvement est né dans la ville natale de l’ancien président, jusqu’ici rien n’est pour autant venu le relier à ce qui se passe au sein de ce groupe armé.

Des « bandits de grand chemin »

Les dirigeants du PRNC qui vient d’être créé par les frondeurs n’ont pas encore expliqué les raisons de cette scission. L’un des généraux, joint par téléphone, dénonce le fait que « l’accord de paix de Khartoum n’a bénéficié jusqu’ici qu’au gouvernement et à quelques chefs rebelles, et non au peuple centrafricain. » De son côté, le leader du RPRC et actuel ministre de l’Énergie, Gotran Djono Ahaba, botte en touche. « Nous sommes en train de travailler à une solution à cette crise », assure-t-il.

Le porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui rappelle lui qu’il n’y a que 14 groupes armés reconnus et signataires d’un accord de paix en Centrafrique. Il considère les autres mouvements comme des « bandits de grand chemin ».

Source : RFI & LECENTRAFRICAIN NEWS

Femmes et héritage en Tunisie, l’échec d’une réforme

Lancé à grand bruit médiatique il y a un an, le projet de loi tunisien sur l’égalité hommes-femmes en matière d’héritage est en passe d’être enterré. À la veille d’échéances électorales cruciales (législatives et présidentielle), les parlementaires préfèrent temporiser, conscients des réticences d’une partie de la société vis-à-vis de ce texte.

Le 13 août, la Tunisie célèbre la Journée des femmes, qui coïncide cette année avec le soixante-troisième anniversaire de la promulgation, par feu le président (1957-1987) Habib Bourguiba, du code du statut personnel (CSP). Cet ensemble de lois progressistes favorisait l’instauration de l’égalité entre les sexes en permettant aux femmes d’obtenir plus facilement le divorce et en interdisant le mariage forcé et la polygamie. C’est grâce au CSP, amélioré au fil des ans, que les Tunisiennes jouissent aujourd’hui du statut le plus avancé du monde arabe. Mais il est un domaine où, à quelques nuances près, elles demeurent aussi mal loties que leurs semblables du Maghreb et du Machrek : l’héritage.

Source de jurisprudence en Tunisie, la loi coranique dispose en effet qu’une femme hérite de la moitié de la part d’un homme du même degré de parenté. Un principe que ne put contester en son temps Bourguiba, pourtant fort de sa légitimité de « combattant suprême ». Inspiré par les écrits du théologien réformateur Tahar Haddad (1899-1935), le premier président de la Tunisie indépendante réussit certes à proscrire la polygamie en s’appuyant sur des arguments théologiques. Mais son ijtihad (exégèse) progressiste — très décrié aujourd’hui encore par la pensée orthodoxe et les islamistes — ne fut pas possible sur la question de l’héritage. Le Coran, dénué d’ambiguïtés en la matière, n’offrirait aucune possibilité d’interprétation nouvelle. « En ce qui concerne vos enfants, Dieu vous prescrit d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles », dit ainsi un verset. Selon Bourguiba, le combat serait dès lors « inégal », car on ne peut « concurrencer la volonté de Dieu ». Quant à M. Zine El-Abidine Ben Ali, au pouvoir de 1987 à 2011, il déclara en octobre 1997, lors d’une visite officielle en France, que, sur ce sujet, il ne pouvait faire mieux que son illustre prédécesseur.

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