Hébétude de la gauche algérienne

L’élection présidentielle algérienne aura lieu le 18 avril prochain. Si les candidatures ont fleuri dès la convocation du corps électoral, l’hypothèse d’une alternance politique demeure peu probable. L’opposition au régime — en place depuis l’indépendance, en 1962 — est plus fragmentée que jamais. La gauche marxiste, marginalisée depuis les années de guerre civile, a du mal à retrouver son influence passée.

La gauche anticapitaliste existe toujours en Algérie »,affirme Ihsane El Kadi. Il nous accueille dans un appartement de style haussmannien du centre d’Alger abritant les bureaux de médias qu’il dirige, parmi lesquels le site Maghreb émergent. Ancien étudiant en sciences économiques à l’université d’Alger, ce journaliste et éditeur de presse électronique a participé au « printemps berbère » de 1980 . Cet engagement l’a mené en prison, mais aussi au militantisme clandestin au sein du Groupe communiste révolutionnaire (GCR), un courant formé en 1974 par des syndicalistes et des étudiants pablistes — du nom de Michalis Raptis, dit « Pablo », leader trotskiste d’origine grecque qui apporta un soutien au Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’Algérie (1954-1962) et qui devint par la suite conseiller du président Ahmed Ben Bella. En 1989, le GCR est devenu le Parti socialiste des travailleurs (PST). Celui-ci est aujourd’hui dirigé par M. Mahmoud Rechidi, un ancien de Debza, troupe théâtrale proche de l’écrivain et dramaturge Kateb Yacine (1929-1989).

Alger, « Mecque des révolutionnaires » ?

El Kadi précise que la gauche radicale ne se situe pas forcément dans l’opposition : « Les anticapitalistes peuvent s’aligner sur le pouvoir, à l’exemple du Parti des travailleurs [PT] dirigé par Louisa Hanoune. » Cette ancienne militante féministe, emprisonnée par le régime de Chadli Bendjedid dans les années 1980, est aujourd’hui à la tête de l’autre parti trotskiste algérien. Elle « désapprouve toutes les mesures de marchandisation ou d’entrée de l’Algérie dans la mondialisation », rappelle notre interlocuteur, mais elle ne s’est jamais élevée « contre les quatre mandats successifs [d’Abdelaziz] Bouteflika ».

De l’indépendance, en 1962, à l’instauration du multipartisme, en 1989, l’Algérie a vécu sous le régime du parti unique, le FLN, qui reléguait toutes les autres formations dans la clandestinité. La gauche était alors animée par des organisations (…)

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Le Monde diplomatique

CANCELLED-Talk: Gendered and racialised citizenship in Algeria: between colonialism and nationalism

Update 29.01.2019:

Cancelled. Will be reorganised later in the year.

Gendered and racialised citizenship in Algeria: between colonialism and nationalism

Natalya Vince, University of Portsmouth

30 January 2018 Milldam LE0.06,  2.00 – 3.30 pm

ALL WELCOME

 

In 1951, Marie-Hélène Lefaucheux, former member of the French resistance and one of the founders of the United Nations Commission on the Status of Women, pointedly highlighted the incongruity of France not extending the right to vote to Muslim women in Algeria when many members of the Arab League were in the process of granting women’s suffrage. France was notoriously late in giving women the vote: women in France voted for the first time in 1945. This right was extended to French women of European origin living in Algeria – which at this point was an integral part of French territory and not ‘just’ a colony – but not ‘French Muslim’ (i.e. Algerian) women. This was supposedly out of respect for ‘tradition’ and the purported resistance of conservative Muslim men to ‘their’ women’s enfranchisement. In fact, since the second half of the nineteenth century, stereotypical representations of the Muslim woman as oppressed and backwards had been used by the French state as a justification for excluding Muslim men from full citizenship, presented as proof that they were not yet culturally ready to benefit from political rights. Whilst more Muslim men gained more voting rights in the first half of the twentieth century (albeit in truncated ways), Muslim women in Algeria were not granted the vote until 1958, in the middle of the one of the bloodiest anti-colonial conflicts of the twentieth century, the Algerian War of Independence (1954-62). By 1958, enfranchising Muslim women was part of a last ditch attempt by the French state to ‘win hearts and minds’ and sustain ‘French Algeria’. The National Liberation Front (FLN) called on Algerian women not to vote. In many cases, they were rounded up by the French army and forced to exercise their new ‘right’. This paper will outline the ways in which suffrage in colonial Algeria was gendered, racialised and instrumentalised, and reflect upon the impact of this on women’s citizenship in the post-independence period.