Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique

No 1 (2021): Médias et décolonisations en Afrique (années 1940-1970)

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Ce numéro thématique de la Revue d’Histoire Contemporaine de l’Afrique est consacré à plusieurs supports médiatiques (presse, cinéma, radio, télévision) dans des pays d’Afrique francophone à l’époque du colonialisme tardif et jusqu’aux premières décennies après les indépendances. À travers différents cas nationaux (Congo belge, Sénégal, Togo, Haute-Volta, Côte d’Ivoire, entre autres), et à partir d’entretiens et d’archives inédites, les auteurs reviennent sur la formation, le parcours et le rôle des acteurs de ces médias (journalistes, coopérants, missionnaires, distributeurs de films, etc.) ; ils analysent les contenus (écrits et audiovisuels) et leurs réceptions ; ils interrogent la rupture et les continuités qui ont enjambées la césure politique des indépendances dans le développement de ces médias. Dans chacun de ces sept articles, l’étude des médias – considérés comme objet et non seulement comme source d’histoire – révèle la nécessité de varier les échelles d’analyse, du local au global en passant par l’impérial, afin de contribuer à l’histoire culturelle de ces pays d’Afrique.

Ce premier numéro de RHCA s’accompagne aussi d’un article varia,  de comptes-rendus de lecture,  d’un article “Sources, terrains et contextes” et d’un entretien.

Et pour lire l’éditorial de la revue, écrite par le comité de rédaction, c’est ici.

Text originally published on oap.unige.ch

Centrafrique : échos lointains d’une crise oubliée

Depuis la fin de la mission militaire française Sangaris en 2016, la République centrafricaine (RCA) a largement disparu des médias français. Pourtant, la situation centrafricaine mérite qu’on s’intéresse encore à elle pour ce qu’elle nous dit de la France, de l’Afrique et du monde.

Une paix relative, une gouvernance catastrophique

Un accord de paix, dit « accord de Khartoum », qui consacre l’impunité des seigneurs de guerre et leur confère des postes gouvernementaux, a été signé en février dernier sous l’égide de l’Union africaine, avec la bénédiction de l’ONU et grâce à l’intermédiation secrète de la Russie. Depuis, il règne en RCA une de ces situations de « ni paix ni guerre » qui peuvent durer des années. En échange d’une trêve relative, les groupes armés, qui font officiellement partie du gouvernement institué en mars par le président Faustin-Archange Touadéra, conservent leur mainmise territoriale et économique sur une grande partie du pays, et marchandent pas à pas la mise en œuvre de l’accord de paix. Seul ce dernier point intéresse les acteurs internationaux impliqués dans la gestion du conflit (l’ONU, l’Union africaine, l’UE, la France, les États-Unis et, plus récemment, la Russie), qui font mine d’ignorer la gouvernance catastrophique du pays comme si conflit et gouvernance n’étaient pas étroitement liés.

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