Centrafrique : échos lointains d’une crise oubliée

Depuis la fin de la mission militaire française Sangaris en 2016, la République centrafricaine (RCA) a largement disparu des médias français. Pourtant, la situation centrafricaine mérite qu’on s’intéresse encore à elle pour ce qu’elle nous dit de la France, de l’Afrique et du monde.

Une paix relative, une gouvernance catastrophique

Un accord de paix, dit « accord de Khartoum », qui consacre l’impunité des seigneurs de guerre et leur confère des postes gouvernementaux, a été signé en février dernier sous l’égide de l’Union africaine, avec la bénédiction de l’ONU et grâce à l’intermédiation secrète de la Russie. Depuis, il règne en RCA une de ces situations de « ni paix ni guerre » qui peuvent durer des années. En échange d’une trêve relative, les groupes armés, qui font officiellement partie du gouvernement institué en mars par le président Faustin-Archange Touadéra, conservent leur mainmise territoriale et économique sur une grande partie du pays, et marchandent pas à pas la mise en œuvre de l’accord de paix. Seul ce dernier point intéresse les acteurs internationaux impliqués dans la gestion du conflit (l’ONU, l’Union africaine, l’UE, la France, les États-Unis et, plus récemment, la Russie), qui font mine d’ignorer la gouvernance catastrophique du pays comme si conflit et gouvernance n’étaient pas étroitement liés.

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En Centrafrique, l’ombre de Bokassa plane toujours sur les ruines de Bérengo

Quarante ans après la chute du dictateur centrafricain, le « palais impérial », qui fut le centre du pouvoir, est toujours l’objet de fantasmes.

C’est là, derrière de hauts murs d’enceinte gris, au milieu de bâtiments en ruines qui s’étalent sur une dizaine d’hectares, que repose aujourd’hui la dépouille de l’ancien empereur. Son tombeau y est toujours protégé par une imposante statue de bronze à son effigie. Seuls des tentes militaires et quelques bâtiments réhabilités rappellent que depuis janvier 2018, ce sont des instructeurs privés russes qui ont pris possession des lieux, pour former les Forces armées centrafricaines (FACA). L’affaire avait même provoqué une petite crise politique qui avait abouti au limogeage de l’un des fils du défunt, Jean Serge Bokassa, alors ministre de l’intérieur.

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Sent by Edouard Bustin